jueves, 12 de enero de 2017

Messe à Notre Dame de Guadalupe, au cours de la 66è Assemblée Générale.

Le Supérieur Général de la Congrégation, P. Jean-Michel Amouriaux a présidé en espagnol.
Voici la traduction de son mot d’introduction et de son homélie.

Introduction de la célébration de la Messe

Chers frères et sœurs, quelle joie immense de nous trouver ici, dans ce lieu saint, sous le regard maternel de la Vierge Marie de Guadalupe. Notre assemblée générale de congrégation est placée sous le regard de la Vierge Sainte, mais plus encore dans les plis de son manteau, dans le croisement de ses bras selon les paroles que saint Juan Diego a reçues et dont le témoignage a eu une fécondité insoupçonnée.

La Mère de Dieu accomplit avec nous le pèlerinage de la foi ; elle l’a parcouru pendant sa vie, dans la confiance et l’abandon, et aujourd’hui, nous ses enfants reçus au pied de la Croix, nous cheminons avec la Sainte Vierge Marie, elle nous accompagne et prend soin de nous, elle nous garde des faux pas et nous console, elle collabore à la formation de Jésus en nous et à la croissance de l’homme nouveau, à l’image et à la ressemblance de son Fils, le Verbe incarné. Présentons-nous devant le Seigneur, sans crainte, avec la Vierge Marie de Guadaluppe ; le Seigneur nous revêt de sa miséricorde inépuisable.

Homélie (Za 2,14-17 / Lc 1,39-47)

Le Prophète Zacharie chante la joie d’Israël car il reçoit une révélation inouïe : voici que le Seigneur Dieu est au milieu de son peuple. Et cette présence du Seigneur est source de renouveau, de vie, de joie : chante et réjouis-toi Fille de Sion ! Quelle expérience grandiose pour Israël, une expérience unique au milieu des nations païennes : ce Dieu invisible, tout puissant créateur et sauveur est bien là au milieu de son peuple choisi, il demeure dans le Temple au milieu de Jérusalem et quand le Temple n’est plus et que Jérusalem est détruite, Dieu demeure dans les louanges de son peuple. Israël est le peuple élu avec lequel le Seigneur prend ses délices (Pr 7,21). Cette expérience de la présence divine donne le contenu du mot « salut ». Etre sauvé signifie vivre dans la présence de Dieu, maintenant et toujours, dans une communication de vie et d’amour.

Cette présence de Dieu expérimentée par Israël est une des plus puissantes préparations à la venue du
Messie. Toute l’expérience d’Israël en la présence et en l’amour de Dieu est accomplie par Jésus Christ : il est lui-même au milieu de son peuple, il apporte la bénédiction de Dieu, il est l’image du Dieu invisible, sa personne est source de vie. Sa parole et ses actes révèlent que Dieu choisit apporte à tous sans exception la réalité du salut, en faisant miséricorde à tous. C’est le cœur de notre foi : croire que Jésus Christ est en sa personne la présence de Dieu le miséricordieux dans le monde, et cela de manière définitive.

Or, frères et sœurs, ce corps qui est venu partager réellement notre condition humaine et ce corps glorifié qui aujourd’hui nous communique la vie divine, cet Homme-Dieu pour parler comme saint Jean Eudes est venu par la Vierge Marie. Comme le dit notre saint fondateur à propos du cœur de Jésus, il est bâti du sang virginal de la Vierge Mère. Ce corps qui porte la présence de Dieu et qui la communique au monde est venu des entrailles de l’humble servante du Seigneur. Nous vénérons Marie comme le Temple du Seigneur, et la Fille de Sion danse et crie de joie car il est au milieu d’elle le Saint D’Israël. C’est le cri de reconnaissance d’Elisabeth. Marie est ce Temple d’où est sorti le Sauveur du monde et d’une certaine manière il n’est jamais sorti car Jésus est demeuré vivant et régnant dans le Cœur immaculé de sa Mère.

Nous voyons la joie qui accompagne la venue de Dieu au milieu de Sion et en la Vierge Marie. Le Fils de Dieu fait la joie de tous ceux qui s’ouvrent à cette présence cachée et réelle de Jésus : « comment m’est-il donné que la Mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » C’est un des grands signes de la vérité de l’expérience croyante, cette joie qui vient d’une conviction : le Seigneur est au milieu de nous. Parfois contre toute raison humaine, les croyants sont caractérisés par la joie qui vient de cette Présence de Dieu. Vivre dans la présence de Dieu est possible dès cette existence sur la terre et nous la vivrons pour l’éternité. C’est la grâce de la foi chrétienne.

Les disciples de Jésus n’ont pas d’autre témoignage à donner : puisque Dieu est avec nous, puisqu’il nous offre gratuitement sa présence, toujours miséricordieuse, alors avançons sans craindre dans notre vie et dans l’histoire du monde. Lorsque Jésus annonce le Règne de Dieu, il proclame sa venue et sa présence, présence sans condition, présence qui guérit, relève, sauve.

Pourquoi Dieu nous donne-t-il son Fils, son unique, son bien aimé en qui il a mis tout son amour ? Pourquoi entre-t-il sans bruit par la petite porte de l’histoire à Bethléem et dans une mangeoire ? Pourquoi descend-il dans les ténèbres les plus épaisses de l’angoisse, de la souffrance et de la mort ? Seul l’amour infini de Dieu est la réponse. Cette présence qui a pour seul motif l’amour infini de Dieu est à chaque instant à portée de main, il nous suffit de nous tourner vers Lui. Car en vérité Dieu demeure au milieu de nous, il est avec nous réunis en son nom, il est avec nous dans notre cœur et il y demeure. Voilà notre salut : Dieu avec nous, au milieu de nous, en nous.

C’est ce que la Vierge Marie nous permet de découvrir rapidement et pleinement lorsqu’on se tourne
vers Elle ; en regardant la Vierge Marie, nous comprenons ce qu’est la vie intérieure et que Jésus vit en nous. Nous comprenons que nous nous portons les uns aux autres la bonne nouvelle de la présence de Dieu comme Marie le fit pour sa cousine Elisabeth. Ce qui s’est passé en Marie lorsque Jésus s’est formé en elle est également ce qui nous arrive lorsque nous prenons le chemin de la foi. Marie est le modèle du croyant : nous imitons Marie dans l’accueil intérieur et total du Fils de Dieu.

Marie nous accompagne sur les chemins de cette vie comme elle a accompagné saint Juan Diego, en lui promettant de le porter comme on porte un petit enfant, selon les paroles sublimes qu’elle adressa à Juan Diego : « Mon fils le plus petit, que ton cœur ne se trouble pas, ne suis-je pas là, moi qui suis ta Mère ? N’es-tu pas sous mon ombre et ma protection ? Ne suis-je pas la source de ta joie ? N‘es-tu pas dans les plis de mon manteau, dans le croisement de mes bras ? As-tu besoin de quelque chose d’autre ? »

Merveille que ce mystère de la présence de la Vierge Marie en ce lieu. Ouvrons notre cœur tout entier à cette présence, laissons-nous rejoindre et atteindre par la Vierge de Guadalupe. Que notre petite Congrégation qui reconnaît la Vierge Marie comme sa fondatrice et supérieure demeure dans sa présence. Sachons en vivre d’abord et en témoigner partout où le Seigneur nous envoie, pour renouveler l’espérance des pauvres, de ceux qui ont le cœur blessé, de ceux qui peinent et qui souffrent. La vie intérieure – Jésus vivant et régnant en nous - est inséparablement mission et proclamation de ce que nous vivons.

Par la grâce de Dieu, nous avons été appelés à le vivre ensemble, comme des frères, unis par la charité divine, avec toux ceux et celles qui sont associés à la mission et avec tout le Peuple de Dieu qui se réjouit : il est au milieu de toi le Saint d’Israël. Amen

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